Je sortais du bar de Belyal comme une furie, et faisais quelques pas avant de m’arrêter. Il avait voulu me tester ! Et comme une idiote j’avais eu l’a réaction qu’il, je pense, espérait avoir de moi. Mais je m’en voulais car il m’avait pris complètement au dépourvu…quand il avait posé les doigts sur la cuisse de cette femme, un flot de haine s’était emparé de tout mon être comme peu de fois auparavant. Etait-ce de la jalousie que je percevais ? Je pense oui, j’en étais même persuadée mais je refoulais ce sentiment qui n’avait pas lieu d’être ; c’était inconcevable et trop pour moi.

Je me décidais, enfin, à reprendre mon chemin car si je restais ici j’étais sur de retourner dans le bar afin de dire à Belyal ce que je pensais vraiment de son attitude. Je m’éloignais donc du bar à grandes enjambés sans me retourner une seule fois pour vois si Belyal était derrière moi.

Ce soir j’avais encore dépassé ma soif ; en présence de Belyal elle n’était qu’amplifiée et j’avais dû mal à rester concentré avec toute la drogue que je devais m’enfiler pour rester à ses côtés. Les quelques gouttes, de son sang, que j’avais réussi à goûter me rongeait l’esprit, ce goût citronné que j’avais perçu m’avait comblé de bonheur, de désir et je n’avais qu’une envie c’était de le goûter à nouveau… Rien qu’à cette pensée je sentis mes crocs, aiguisées comme des lames de rasoir, s’allonger pour venir chatouiller mes lèvres.

Je me ressaisissais pour éviter de penser à l’obsession que je pouvais avoir pour le sang de cet homme et pris, dans ma poche, un sachet que Belyal m’avait donné pendant la soirée. Je plongeai mon auriculaire à l’intérieur pour laisser un peu de poudre sur le bout de mon ongle et l’amenait jusqu’à mes narines. J’inspirai un grand coup et la poudre disparut, je laissai retomber ma tête en arrière pendant que la drogue envahissait mon organisme puis repris ma marche.

J’étais encore en colère contre Belyal, malgré le shoot que je venais de me faire, il m’avait vraiment mis hors de moi ce soir et je lui en voulais beaucoup car s’il avait fait ça, c’est qu’il attendait quelque chose de moi mais étais-je en mesure de lui donner ce qu’il voulait… ? Pour l’instant j’étais incapable de le dire.

J’arrivais à un croisement et m’arrêtai, j’aurai pu « glisser » pour me retrouver dans mon lit en un instant mais j’avais besoin de m’aérer l’esprit et c’est ainsi que je prenais à droite pour faire un petit détour avant d’arriver chez moi. Je fis quelques pas et j’entendis des bruits suspects venant de la ruelle à côté de moi. J’allais passer mon chemin en me disant que c’était surement un dealer qui refourguait sa came mais j’entendis :

-Non arrêtez ! Que voulez-vous ? Ne me faites pas de mal je vous en prie !

J’avais perçu une peur inconsidérée dans la voix d’une femme, je m’arrêtai net et scrutai le fond obscur de l’étroite allée. Trois hommes se trouvaient autour de la demoiselle, ils avaient d’imposante carrure et des airs menaçants. Je me rapprochai sans un bruit pour voir comment cette scène allait tournée et s’il le fallait je sauverai cette pauvre fille de leur griffes ; ça ferai une bonne action à raconter à Yezahel pensais-je.

Mais quand j’entendis ce qu’un des hommes répondu, je mettais droite comme un « I » complètement ahurit :

-N’ai pas peur, tout ce que nous voulons c’est ton sang !

Des vampires ?! Que faisaient-ils ici ? Pourquoi s’en prendre à une pauvre humaine ? N’importe qui aurait pu passer et les voir ! Cette fois c’était de mon ressort d’aller voir ce qu’il se passait, il était hors de question que trois pauvres vampires mettent en péril notre secret juste parce qu’ils avaient un petit creux.

D’une démarche sur et assuré je m’avançai dans la ruelle, jusqu’à ce que je me retrouve à quelques mètres d’eux. Je levai mes mains pour aller chercher mes deux katanas qui se trouvaient dans leur étui attaché à mon dos, d’un geste souple je les fis glisser l’une sur l’autre pour entendre leur chant magnifique. Les hommes se retournèrent et me virent c’est alors que je leur disais :

-Alors on s’amuse les gars ? Ça ne vous dérange pas si je participe ? Finis-je de dire en un large sourire.

Ils se regardèrent à tour de rôle, éberlué par ce que je venais de dire, ils ne comprenaient pas, évidemment ils ne savaient pas qui j’étais. En un instant un des hommes se retrouva derrière moi, le plus petit mais il n’eut pas le temps de dire « ouf » que déjà mon bras fit volteface, j’entendis un bruit de tête tombant sur le sol puis un bruit plus sourd quand enfin se fut au corps de s’écrouler à terre. Quelques convulsions plus tard je n’entendis plus rien, je lançai un regard tueur aux autres puis dit d’une voix froide et grave à la femme qui était complètement recroquevillé sur elle-même de panique, en la prenant par le bras :

- Allez-vous-en ! Vite !

Je n’en dis pas plus que la femme détalait déjà à grande vitesse le plus loin possible de nous au moins elle était sauvé et je pense qu’elle n’avait rien aperçu, vu dans l’état de peur dans lequel elle se trouvait.

Complètement perdue dans mes pensées et complètement shooté j’en avais oublié les deux gugusses qui se trouvait devant moi, c’est ainsi que je prenais un coup phénoménale en pleine figure et que j’allais m’écraser contre le mur d’en face.

Enfoiré de vampire ! Je retombais avec mal, accroupi et un genou à terre, je sentis du sang dégouliner le long de ma lèvre et c’est là que je vis la lueur de folie s’installer dans les yeux des deux créatures, la vue du sang les avait rendu dingue; en une fraction de seconde ils se retrouvaient à quelques centimètres de moi….je me trouvais vraiment en très mauvaise posture car je n’avais pas toutes mes facultés sinon ce n’est pas trois vampires qui aurait pu me faire quoi que ce soit. L’un des deux hommes me prit par la gorge pour me coller au mur en me disant :

-Valkyrie, tu es faible ! Tu ne fais pas le poids dans ton état !

Comment avait-il pu savoir qui j’étais ?! Mes armes ? La façon de me battre ? Je ne saurai dire mais il l’avait vu ! D’un coup sec que je me dégageai en envoyant valsé mon adversaire puis je retombais à terre. Je vis l’autre se rapprocher dangereusement pour m’attraper de nouveau mais contre attente je vis une ombre passé devant moi et sauter à la gorge de celui qui se rapprochait. Quand je vis ce qui se trouvait à côté de moi, je su tout de suite que c’était un changeling, et par n’importe laquelle de ces créatures…c’était Reika. Une splendide panthère blanche à tâches noires et au poil luisant ! Je faisais un signe de tête de remerciement au fauve puis me relevais.

Je ramassais mes deux armes en les faisant tournoyer entre mes mains expertes, les rangeait dans leur étui puis attrapai le dernier vampire par le col de la chemise en lui disant :

-Tu vois apparemment je ne suis pas dans un si mauvais état que ça !

Je voyais son regard reluquer ma blessure à la lèvre comme si c’était une carotte que j’agitais devant un âne, son attitude me répugnait mais au fond de moi je savais que le sang de Belyal me faisait le même effet.

-Pourquoi vous en preniez-vous à un humain ? C’est interdit ! Auriez-vous oublié les règles ?!

Je vis l’homme se tordre de rire et ça ne fit qu’amplifier ma rage et ma haine. Mon sang bouillonnait à l’intérieur de moi, si je m’étais écouter je l’aurai tué en un instant sans scrupule mais il me fallait des réponses pour que je puisse rapporter correctement ce qu’il venait de se passer à Yezahel. Ma main serra plus fort le cou du vampire puis je lui envoyai un terrible crochet du gauche en pleine figure, le sang gicla de sa bouche puis il me répondit :

-Nous n’avons pas de règles à part celle que notre maître nous donne !

Leur maître ? Mais enfin de quoi parlait-il ? Ou plutôt de qui ? Notre maître était Yezahel ! Il n’y avait personne d’autre ! Un autre poing s’abattit sur l’homme, puis un autre, cette fois il cracha une grosse masse de sang.

-De qui parles-tu ? Qui est ton maître ? Dis-moi ! Criais-je dans un excès de rage.

Mes mains tremblaient, tout mon être ne demandait qu’une chose, que je le tue dans les pires souffrances mais si j’avais réagi comme ça j’aurai été pire que cette sangsue. Un shoot m’aurait fait aussi le plus grand bien, déjà pour me calmer mais aussi parce que mon corps en demandait mais je devais me contrôler !
Il ria de plus belle avant de me dire :

-Je ne te dirai rien femme ! Car tu pourras me faire souffrir autant que tu le souhaite mais tu n’arriveras pas à la cheville de mon maître si je te dis ce que je sais ; alors tue-moi ! Railla-t-il.

J’entendis un bruit à côté de moi et constatais que Reika se trouvait à mes pieds, regardant d’un œil scrutateur ce que je faisais, c’est alors que je lui disais :

-Qu’en penses-tu ? Que vais-je faire de cet idiot ?

Elle s’asseyait puis me regardait sans rien dire évidemment ; une seule option s’imposait c’était la mort ! Profitant de mon moment d’inattention l’homme m’asséna un coup violent, je reculai et il me sauta dessus, je tombais à terre voyant ses crocs s’approcher de ma gorge, je le repoussais de toute mes forces mais je n’y arrivai pas, la drogue m’avait complètement vidée ! Mais je sentais aussi autre chose me vider de mes forces…J’étais presque perdue quand je vis de nouveau mon amie la panthère sauter à la gorge du vampire en lui arrachant la tête. Le sang gicla et je me retrouvais recouverte du liquide rouge. Je me relevai en restant assise puis dit au fauve en riant :

-Il va falloir que je t’apprenne à ne pas en mettre partout ! Car là c’est un véritable carnage !

J’aurai presque pu voir un sourire s’afficher dans les yeux de la panthère à mes paroles, je me relevai cette fois complètement et disais à l’énorme félin :

-Va te changer pour que je te remercie de vive voix, pendant ce temps-là je m’occupe de brûler les cadavres.

Je vis le carnassier se mettre tout au fond de la ruelle derrière une poubelle pendant que moi j’attrapais les corps pour faire un magnifique feu de joie. Tout de même cette histoire me tracassait…de quel maître me parlait-il ? Et pourquoi s’en prendre aux humains risquant de mettre en péril tous les êtres mystiques ? Il fallait que je contacte Yezahel au plus vite pour tout lui raconter ! Car je l’avais sentie dans la voix du vampire, il avait une effroyable peur de son maître et moi aussi je le sentais tout ça n’était vraiment pas bon…non…pas bon du tout.

J'errais dans la nuit noire, sur les toits de Paris, observant d'un oeil critique ce qui se passait dans le bas-monde des humains. Je ne m'étais pas vraiment rendue compte que je m'étais naturellement rendue sur la toiture du bar de Belyal, je ne me rendis compte que grâce à son odeur envoûtante. Je m'installai tranquillement sur le toit, me reposant de la journée horrible qui venait de se terminer.
La journée avait été dure, comme toujours pendant les vacances d'été, mais aujourd'hui en particulier. Une des serveuses avait été absente, et c'était - évidemment - moi qui avait du la remplacer. Bon, pourquoi les humains tombaient-ils aussi rapidement malades ? Après, c'étaient les autres qui devaient se farcir tout le boulot ! J'avais vraiment une sale envie de m'énerver sur quelqu'un, d'où le fait de ma transformation, j'étais déjà plus zen et plus calme.

Soudain, j'aperçus un mouvement en bas. Je reconnus Kira, cette femme mi-vampire, mi-valkyrie, qui avait un faible pour le tenant de La Double Vision. Elle n'avait pas l'air de super bonne humeur, et sortit assez rapidement. Sans méchanceté, je décidai de la suivre du regard, lorsque j'aperçus une clique de vils personnages qui avaient l'air de s'amuser méchamment avec une - pauvre petite - humaine. La pauvre était véritablement pétrifiée de la peur que lui inspiraient ces hommes.

-Non arrêtez ! Que voulez-vous ? Ne me faites pas de mal je vous en prie !

Elle ne se rendait sans doute pas compte que ses exclamations la rendait encore plus.. Attirante ? Aux yeux de ses agresseurs.
Kira avait aussi repéré les trois hommes, visiblement, et calculait déjà comment les mettre K.O. Je ne pouvait pas vraiment me mêler au combat, au risque de rompre le contrat de secret avec Yezahel. Si je me montrais sous ma forme actuelle à ces messieurs, c'en était fini de moi. Je m'assis alors tranquilement, observant le combat avec passion.

Jusqu'à ce que je me rende compte que les agresseurs de la pauvre fille n'étaient pas tout à fait humains, eux on plus. Sinon, ils n'auraient jamais si tenir tête à Kira, qui était très puissante. je les entendais parler, mais je ne prêtais pas vraiment attention à leurs paroles, sauf en entendant par malheur une tout petite phrase.

-Nous n’avons pas de règles à part celle que notre maître nous donne !

Cette phrases me marqua, normalement, toutes les créatures mystiques n'avaient qu'un seul et unique maitre, dans cette ville, le fameux Yezahel.

Voyant que Kira n'étais visiblement pas en position de force, je décidai d'aller lui donner un petit coup de main, pouvant ainsi me défouler. Je sautai de toit assez agilement, me retrouvant à terre. je sautai à la gorge du premier venu, l’assommant à moitié, et il me regarda avec des yeux ronds de terreurs, ce qui me fis pousser un petit grognement amical

-Nous n’avons pas de règles à part celle que notre maître nous donne !

Kira, déjà de mauvaise humeur au départ, ne s'était pas arrangée, et je la comprenais assez bien, d'ailleurs. le vampire avait l'air quant à lui de très très bonne humeur, riant au nez de la valkyrie. Il ne m'avait pas encore aperçue, puisque je m'étais arrangée pour rester dans l'ombre. Seule Kira m'avait remarqué, ce qui ne me dérangeais pas du tout.

-Je ne te dirai rien femme ! Car tu pourras me faire souffrir autant que tu le souhaite mais tu n’arriveras pas à la cheville de mon maître si je te dis ce que je sais ; alors tue-moi !

Je me faufilai au pied de Kira, la scrutant avec attention. Car l'issue du combat, pour moi, ne tenait qu'à sa réponse. Non pas que j'étais sous ses ordres, et elle voudrait sans doute terminer la corvée toute seule, mais lui donner un coup de main ne me dérangeais pas du tout, et elle le savait.

-Qu’en penses-tu ? Que vais-je faire de cet idiot ?

Je la regardai avec un petit regard, signifiant que, pour moi, elle pouvait en faire ce qu'elle voudrait. Le vampire profita de ce moment d’inattention pour lui sauter dessus, et, de plus, elle s'était sans doute encore shoutée à l'écarlate, ce que je comprenais parfaitement, mais cette drogue vidait assez rapidement les forces de celui - ou celle - qui la prenait. Il allait lui bondir une nouvelle fois dessus, ne a prenant pas au dépourvu, mais elle était trop épuisée pour réagir convenablement, je décidai alors de prendre les dessus, sautant à la gorge de l'humanoïde, le tuant sur le coup. Je pouléchai mes babines, qui étais pleines de sang, et retournai près de Kira, qui me regardait avec amusement.

-Il va falloir que je t’apprenne à ne pas en mettre partout ! Car là c’est un véritable carnage !

Bon, d'accord, j'avais peut-être exagéré sur la morsure, mais ça m'avait défoulée.

-Va te changer pour que je te remercie de vive voix, pendant ce temps-là je m’occupe de brûler les cadavres.

Je retournai sur le toit, me servant de quelques abris qui étaient là, et me transformant.. Dieu ce que j'aurais l'air maline si quelqu'un pensait à regarder en l'air, mais à cette heure-ci, personne d'autre que les créatures mystiques et quelques noctambules de Paris ne devaient trainer par ici. Je pris donc les vêtements que j'avais planqués il y a peu sous la cheminée du bar de Belyal, revenant en courant vers Kira, sautant du toit avec agilité, mais moins adroitement que sous ma forme animale.

-Assez amusant, cette partie de chasse.. Fis-je avec un sourire alors que j'étais à côté de Kira.

Je regardais le feu qui dansait sous mes yeux, c’était magnifique j’étais complètement absorbé par les flammes qui s’agitaient devant moi. Je n’entendis même pas Reika arriver près de moi.

-Assez amusant, cette partie de chasse… me dit-elle avec un immense sourire.

Je lui souriais à mon tour et me tournait vers elle, c’est d’ailleurs dans ce mouvement que je me rendais compte que j’étais blessée, jusqu’à maintenant je ne m’en étais pas vraiment rendu compte mais une douleur me tiraillait dans le bas du ventre, instinctivement je faisais glisser ma main pour voir si c’était grave et je sentis une humidité, c’était mon sang.

Je fermai doucement ma veste pour que Reika ne voit rien et faisait mine de rien en lui disant un grand sourire aux lèvres :

-C’est vrai, c’était marrant, tu n’y vas vraiment pas de main morte dis donc ! Dis-je en rigolant.

Un blanc s’installa quelques secondes puis j’ajoutai :

-Merci beaucoup Reika…je ne sais pas ce qui serait arrivé si tu n’avais pas été là...

Je n’étais pas du tout du genre à dire ça mais c’était vrai je ne pouvais le nier, si elle n’avait pas été là ce soir, je me serai fait déchiqueter. L’écarlate me rendait faible, je n’arrivais plus à me battre, elle me faisait ressentir des mauvaises choses, je ne maitrisais même plus mes sentiments ; j’étais vraiment en train de me perdre. Je ne me reconnaissais plus, je n’étais plus moi-même cette foutu drogue et les sentiments fous que je ressentais pour Belyal m’anéantissais de jour en jour ; où était la valkyrie qui se cachait en moi ?

Comment allais-je faire pour m’en sortir ? Je ne pouvais rien dire à Belyal, Annika était partie en mission avec Yezahel, il restait donc Reika…mais elle ne connaissait rien de mes problèmes et avais-je vraiment envie de parler de tout ça avec elle ? Non, nous n’étions pas assez proches pour que je puisse me confier.

Je devais revenir à mes priorités, je ne devais pas me laisser détourner de la mission que Yezahel m’avait confiée et ce soir j’avais eu quelques révélations concernant ce « maître ». Qui pouvait-il bien être ? Pourquoi des vampires le craignait-il ? Je n’avais pas réussi à en apprendre plus…ma blessure me faisait terriblement souffrir et j’aurai voulu rentrer chez moi mais il fallait que j’éclaircisse les choses avec Reika. Il fallait que je sois forte quelques instants encore.

-As-tu entendu ce qu’ils ont dit ? Ils m’ont foutu les jetons ces foutus vampires ! Il faut absolument que nous parlions de tout ça à Yezahel. Tu te souviens je t’avais demandé, au bar la dernière fois, si tu étais prête à m’aider pour certaines missions et bien je crois que celle-ci était notre première. Dis-je en riant un peu jaune.

Je ne savais pas si les changelings avait les mêmes croyances que les Valkyries et je ne savais pas ce que Reika savait exactement sur Yezahel…avant d’aller plus loin il fallait que je sache.

Elle me sourit en retour, tout en fermant sa veste. Elle s'était sans doute blessée dans son combat, vu la force qu'avaient ces vampires de malheur. Je n'avais jamais vu leur visage dans ces rues, ce qui me paraissait bizarre.

-C’est vrai, c’était marrant, tu n’y vas vraiment pas de main morte dis donc !

J'esquissai un petit sourire en coin. La bagarre était une activité dont je raffolais, et ça avait été la première fois que je me battais contre des créatures de cette puissance. Je devais avouer que cela me rassurais : mes balades quasi quotidiennes et mes minis entrainements me servaient au moins à quelque chose.

-Merci beaucoup Reika…je ne sais pas ce qui serait arrivé si tu n’avais pas été là...

Ses paroles me réchauffèrent le coeur, ça faisait longtemps que je me sentais inutile, sauf dans ce bar où je travaillais. En plus, Kira paraissait... Crevée. Epuisée, elle avait vraiment l'air mal. Elle avait la tête de quelqu'un qui ne sait plus où il en est, et cela me brisait le coeur de la voir comme ça. Elle abusait de l'écarlate, cela, je le savais déjà, je m'en étais bien rendue compte lors de notre petite allée au bar de Belyal.

De mon côté, il fallait que j'aille retrouver Cédric, il fallait à tout prix que je protège ce petit. le pauvre était orphelin, et Yezahel m'avait confiée la mission de le protéger, ce que j'avais accepté sans hésiter, m'étant prise d'affection pour le petit.
Je ne savais pas comment je ferais pour le nourrir. Donner de mon sang une fois de temps en temps ne me dérangeait pas, mais je savais que cela finirait par me fatiguer. Il faudrait que je trouve une bonne raison de me rendre à l'hopital le plus proche, histoire de faire une provision de poches de sang.

-As-tu entendu ce qu’ils ont dit ? Ils m’ont foutu les jetons ces foutus vampires ! Il faut absolument que nous parlions de tout ça à Yezahel. Tu te souviens je t’avais demandé, au bar la dernière fois, si tu étais prête à m’aider pour certaines missions et bien je crois que celle-ci était notre première.

Elle rit un peu jaune à ses paroles, mais je la comprenais parfaitement. Elle avait du être morte de trouille. Moi, j'avais étais portée par mon adrénaline. Le fait de pouvoir - enfin - participer à un bagarre dans laquelle je pouvais être sous ma forme animale m'avait amusé.

-Oui, c'est vrai que c'est grave. Je me demande qui les contrôle, à moins qu'ils ne fassent partie d'un clan incontrôlable.... Et, continuai-je d'un ton que j'assayais de rendre plus... Joyeux, Enfin, une mission de faite !

Même si je sentais bien qu'elle était la première 'une .... Très très très longue série. Les rues de Paris n'étaient plus aussi sûres que ce qu'elles étaient auparavant. Les créatures dans mon style se permettaient de plus en plus de déroger aux règles données par Yezahel, et c'était inquiétant. Très inquiétant.

-Oui, c'est vrai que c'est grave. Je me demande qui les contrôle, à moins qu'ils ne fassent partie d'un clan incontrôlable.... Et, continua-t-elle sur un ton un peu plus enjoué. Enfin, une mission de faite !

Je souriais à ces propos mais retombais aussitôt dans mes pensées…comment allais-je pouvoir lui expliquer convenablement les choses ? Il fallait que je sois assez clair mais pas trop non plus car je ne savais pas ce qu’elle savait et ce qu’elle devait ne pas savoir. J’aurai préféré avoir une conversation avec Yezahel avant mais je n’avais pas le choix.

-C’est vrai qu'au moins ces trois-là ne feront plus de mal à personne! Dis-je en montrant les restes de cendre qui brulaient encore. Mais maintenant que nous avons effectué notre première mission côte à côte et qu'apparemment je peux compter sur toi, il faut que je t’avoue certaines choses…

Je marquai une pause pour avoir tout son attention puis prenant un air grave je continuai :

-Je ne sais pas si vous, les Changelings, avez les mêmes croyances que nous, Valkyries mais il faut que tu sache que nous considérons Yezahel comme un sauveur, un maître…Il a voué toute sa vie à garder la communauté mystique dans l’ombre et nous l’en remercions pour ça…mais ces temps-ci quelques discordent, apparaissent, dans les rangs des mystiques…certains brisent les règles établis, comme ces trois vampires.

Je voyais qu’elle ne lâchait pas mon regard et qu’elle écoutait très attentivement ce que je lui disais, je prenais une grande inspiration, essayant d’oublier la douleur qui me tiraillait puis continuai :

-Yezahel m’a demandé d’espionner les récalcitrants, même de les intégrer s’il le fallait, pour pouvoir savoir ce qui se trame dans les rues de Paris…mais comme tu l’a vu je ne suis pas au meilleure de ma forme ces derniers temps…donc voilà où je voulais en venir si tu le veux j’aimerai que tu m’aide dans ces missions, j’aurai besoin de force, de rapidité ainsi que de l’intelligence et je pense que tu possèdes ces trois qualités ; alors voudrais-tu intégrer les rangs de la garde de Yezahel ? Finis-je de dire en souriant pour remettre un peu de joie dans notre conversation.

Elle sourit à mes paroles, avant de se plonger dans ses pensées, fronçant les sourcils. Sans doute réfléchissait-elle, mais à quoi ?

-C’est vrai qu'au moins ces trois-là ne feront plus de mal à personne!Mais maintenant que nous avons effectué notre première mission côte à côte et qu'apparemment je peux compter sur toi, il faut que je t’avoue certaines choses…

J'avais déjà peur. Suite à mon éducation, qui se déroula dans un orphelinat assez mal géré, tenu uniquement par des intuitifs et des mystiques, j'avais pu entendre pas mal de rumeurs, certaines vraies, d'autres fausses, mais je ne savais pas, encore maintenant, dire lesquelles étaient réelles, et lesquelles étaient romancées.

-Je ne sais pas si vous, les Changelings, avez les mêmes croyances que nous, Valkyries mais il faut que tu sache que nous considérons Yezahel comme un sauveur, un maître…Il a voué toute sa vie à garder la communauté mystique dans l’ombre et nous l’en remercions pour ça…mais ces temps-ci quelques discordent, apparaissent, dans les rangs des mystiques…certains brisent les règles établis, comme ces trois vampires.

J'écoutais ce qu'elle disait avec attention. On ne pouvait pas dire que j'"adorais" Yezahel tel un sauveur, mais je me rendais bien compte qu'il était très important pour garder le secret des mystiques, et je savais aussi que, sans lui, nous serions recherchés par des scientifiques depuis bien longtemps. Toutefois, je ne m'étais pas vraiment rendus compte qu'il était aussi important, ni que de plus en plus de mystiques désobéissaient aux règles.

-Yezahel m’a demandé d’espionner les récalcitrants, même de les intégrer s’il le fallait, pour pouvoir savoir ce qui se trame dans les rues de Paris…mais comme tu l’a vu je ne suis pas au meilleure de ma forme ces derniers temps…donc voilà où je voulais en venir si tu le veux j’aimerai que tu m’aide dans ces missions, j’aurai besoin de force, de rapidité ainsi que de l’intelligence et je pense que tu possèdes ces trois qualités ; alors voudrais-tu intégrer les rangs de la garde de Yezahel ?

Elle termina sa tirade en souriant, et je me rendais bien compte de ce qu'impliquait cette question. J'allais devoir effectuer de nombreuses questions, qui seraient toutes aussi dangereuses les unes que les autres, mais pourtant, je savais que cela m'apporterait un réconfort incroyable : je me sentirais enfin utile pour ma communauté. Depuis que j'étais toute jeune, je gardais mon secret comme un don, en profitant un maximum, mais je ne savai pas quoi en faire, et j'avais la sensation d'avoir un don pour... Ne rien en faire, et cela m'énervait au plus haut point.

-Bien sur ! Surtout s'il y a de l'action ! M'exclamai-je en souriant.

J'étais fan de bagarres, mais... Rares étaient les occasions où je pouvais me battre sous ma réele forme, pourtant, je savais très bien que c'était sous cette forme que je combattais le mieux.

-Bien sûr ! Surtout s'il y a de l'action !

Et voilà, une nouvelle alliance s’était créée. Je savais que mon clan s’était toujours bien entendu avec les changelings et je savais qu’ils avaient un sens de l’honneur comparable au notre. Peut-être que Reika ne connaissait pas bien ses origines mais je sentais que je pouvais avoir une certaine confiance en elle. Peut-être même que nous pourrions en apprendre plus sur elle grâce à ma mère.

-Formidable ! Ravie de compter parmi nous ! Tu seras une alliée de taille j’en suis sûr. Et ne t’inquiète surtout pas pour l’action, je te promets bagarre, surveillance, infiltration et le meilleur pour la fin fiesta pour se détendre. J’espère que ça te va ? Finis-je de dire en souriant alors que je voyais un immense sourire s’afficher sur son visage.

Elle avait vraiment l’air heureuse, ma proposition lui faisait vraiment plaisir, cela me réchauffait le cœur et me confortait dans l’idée qu’elle serait capable de m’aider.

Me retournant légèrement, pour ne pas lui laisser voir la grimace que j’étais en train de faire du à la douleur de ma blessure, je lui disais :

-Je te remercie une fois de plus pour ce soir et sache que si tu as besoin de moi, n’hésite pas, viens me voir, d’accord ? Je t’en dois une et sache que pour une valkyrie c’est à vie donc surtout si tu as le moindre problème contact moi.

En finissant de parler j’avais sorti un bout de papier de ma poche et écrivait mon numéro de téléphone sachant pertinemment que Reika n’avait pas son téléphone sur elle car elle venait de se transformer. Me penchant un peu pour écrire sur mon genou je lâchai un petit gémissement de douleur.

Cette fois je n’en pouvais plus, il fallait que je rentre chez moi pour me soigner et pour me faire un shoot qui me ferait oublier toute cette mésaventure. Je décidai donc de laisser Reika en la remerciant une fois de plus puis lui disait :

-Ecoute, je suis désolé mais je dois absolument y aller. Contact moi dans quelques jours pour que nous rediscutions de tout ça dans les détails ok ?

Sur ces quelques mots, elle acquiesça, je lui faisais un signe de la main et partais à vitesse vampirique. M’enfonçant dans les rues sombres et obscures de la capitale je rentrais chez moi au plus vite avant que cette nuit ne tourne au véritable massacre.