Assis à une table chez Ladurée, je regardais passer les gens, attendant qu’elle arrive..

J’étais depuis quelques temps à New-York, au près de l’humain que je protégeais depuis des années, lorsque mon créateur l’avait rappelé à lui. Encore une mission mené à terme, je ne pensais pas en ravoir une si rapidement..
Mais, cette nuit, j’avais été réveillé en sursaut par cette force à laquelle je ne m’habituerai jamais ! Paris… C’était la bas que mon futur protégé se trouvait, je devais partir immédiatement. J’avais alors déployé mes ailes et j’avais atterri, quelques secondes plus tard, dans une Basilique du Sacré Cœur si vide et si paisible que j’en frissonnais de plaisir ! Ah Paris !

Voila pourquoi j’étais assis depuis plusieurs minutes, sentant la force incompréhensible se renforçant en moi à chaque seconde, de plus en plus impatient de voir à qui j’aurais à faire !

Et c’est au moment ou je ne tenais plus, qu’enfin je la vis ! Elle marchait d’un pas rapide, ne se souciant de rien autour d’elle. D’un bond je me levais et sans me poser aucune question, je commencais de la suivre…

Les Champs Elysées... la plus belle avenue du monde... A chacun de mes voyages, en Australie, en Thailande, même dans les régions les plus reculées, lorsque je disais que j'étais française, mes hôtes me parlaient de Paris et des Champs Elysées. Et à chaque fois que je disais que je ne connaissais pas, les gens me regardaient surpris, comme si j'étais une sombre idiote pour être passée à coté d'un si joli joyaux...

Ce matin, j'avais décidé d'aller fouler de mes pieds cette avenue qui faisaient tant parler d'elle. J'avais un rendez vous en fin d'après midi pour travailler dans un bar près de mon studio, et j'avais ainsi une journée devant moi pour en profiter.

La journée promettait d'être chaude, et je ne me couvrais pas trop. Enfilant rapidement une jupe en jean et un débardeur, je chaussai une paire de ballerines confortables, et claquai la porte de mon studio ma paire de lunettes entre les dents, les clés d'une main et mon sac de l'autre pour courir prendre mon métro.

Le trajet ne fut pas long, et je me retrouvai très vite sur une artère remplie de touristes. Les grandes enseignes plus réputées les unes que les autres se succédaient, et au bout de dix minutes de marches, je commençais à me demander ce que je faisais là. M'asseyant sur un banc, j'allumais une cigarette et commençais à observer les gens. Des touristes pour la plupart, appareil photo à la main, s'extasiant de chaque centimètre carré qu'il pouvait apercevoir... des parisiens aussi, qui semblaient savoir exactement où ils allaient, contournant les premiers avec aisance et habitude. Une dame sortit d'une boutique de luxe, chihuahua dans les bras, suivie d'une autre femme bien plus jeune qui lui portait ses paquets. Je levais les yeux au ciel... Non décidément cet endroit n'était pas fait pour moi...

J'écrasai ma cigarette, et reparti d'un bon pas vers la bouche de métro. Je longeai les magasins et les restaurants sans les voir, la tête ailleurs, me demandant ce que j'allais faire de cette journée finalement. Arrivée à l'entrée du métro, je plongeai la main dans mon sac pour sortir ma carte de transport. Mais rien. Mon portefeuille avait disparu. Je secouais frénétiquement mon sac à sa recherche mais rien à faire... un pickpocket avait du profiter de mon inattention. Je me retournai alors dans l'espoir de trouver le coupable lorsque je l'aperçus. Il me semblait l'avoir croisé un peu plus tôt... peut être sur l'avenue? Était ce lui? Pourquoi serait il en train de m'observer s'il était mon voleur? Sans montrer la moindre hésitation, je fonçai droit sur lui et l'interpellai:

- Est ce que c'est vous? Mon portefeuille, ajoutais je alors qu'il faisait mine de ne pas comprendre, est ce que c'est vous qui l'avez?

Elle se dirigeait vers le métro...Qu’est-ce qu’une si jolie jeune femme pouvait-elle bien cacher comme problème ? Pourquoi m’avait-on envoyé ici ? Toujours ces mêmes questions qui me revenait à chaque début de mission. Je me faisais le plus discret possible, ne voulant surtout pas l’effrayer avant de m’être présenté ! Une présentation… Il fallait toujours trouver un moyen d’entrer dans la vie des humains sans éveiller leurs soupçons sur nos intentions, cela donnait parfois lieu à des scènes absurdes, ou il fallait absolument que je me mette tout mon charisme à l’épreuve pour être crédible !

Tout en la suivant, je réfléchissais au meilleur moyen de l’aborder ! Lorsque, soudain, j’aperçu une autre jeune femme, bien près de ma protégée, commençant discrètement à fouiller dans son sac : une voleuse de bas étage ! Alors qu’elle ressortait sa main du sac et faisait demi-tour dans ma direction, je l’interpellais en l’attrapant par le bras :

-On dirait que tu as trouvé un joli butin aujourd’hui !

La voleuse, surprise d’avoir été attrapée, lâcha son pactole et s’enfuit à toute jambe. Je me baissais pour ramasser le portefeuille de « mon » humaine et lorsque je me relevais pour voir ou elle était passée, je la vis me regarder..

- Est ce que c'est vous? Mon portefeuille, me demanda-t-elle sur la défensive, est ce que c'est vous qui l'avez?

Il est clair qu’avoir son bien dans mes mains ne jouait pas en ma faveur…

-Ce n’est pas ce que vous croyez, commençais-je alors qu’elle arrivait comme une furie pour m’arracher son portefeuille des mains, je l’ai juste repris à quelqu’un de mal intentionné qui vous suivait !

Elle me lançait un regard noir, je n’avais pas du être très crédible dans mon rôle de gentleman. Je décidais de tenter le tout pour le tout.

-Je m’appel Raphael ! Excusez-moi pour la situation ambigüe, tenez, pour vous prouver ma bonne foi, je vous invite à boire un verre ! dis-je un sourire timide aux lèvres.

-Ce n’est pas ce que vous croyez, je l’ai juste repris à quelqu’un de mal intentionné qui vous suivait !

Avais je l'air d'une parfaite idiote? Pensait il vraiment me faire avaler ça? Alors que je reprennais mon portefeuille et que je l'ouvrais pour vérifier que le contenu était intact, il ajouta:


-Je m’appel Raphael ! Excusez-moi pour la situation ambigüe, tenez, pour vous prouver ma bonne foi, je vous invite à boire un verre !

Je soutenais son regard quelques secondes et soupirais en rangeant l'objet du délit dans mon sac. Après tout, il ne mentait peut être pas, sinon pourquoi serait il resté là au lieu de s'enfuir au milieu d'un groupe de touristes...? Il serait passé inaperçu et je n'aurais jamais revu ni papiers, ni argent. Et puis je devais avouer qu'il avait l'air plutôt gentil, et moi qui ne connaissait que très peu de monde sur Paris, un petit verre ne se refusait pas...

- Bon, très bien, c'est d'accord. Un court silence gêné s'installa et je me sentis presqu'obligée de m'excuser de l'avoir accusé à tort. Je m'appelle Coralie , repris je un peu mal à l'aise... et excusez moi de vous avoir accusé à tort. Où voulez vous aller pour boire un verre? Je ne connais pas le quartier... alors je vous suis.

Nous nous mîmes en marche, et je posai discrètement mon regard sur lui. Bien plus calme que quelques secondes auparavant, je me mis à le détailler tout en l'écoutant parler. Il avait des yeux magnifiques, et un corps parfait, au point que plusieurs jeunes filles se retournèrent sur son passage.

Nous nous installâmes dans un petit café à quelques rues des Champs Elysées, bien plus tranquille et convivial que les bars que j'avais pu voir un peu plus tôt. Alors qu'il m'interrogeait du regard, je lui repondais:

- Un café pour moi s'il vous plait.

Alors qu'il passait la commande, je sortais mon paquet de cigarettes et le posais sur la table.

- Je peux? lui demandais je en lui désignant mon paquet.

- Bon, très bien, c'est d'accord. Je m'appelle Coralie ... et excusez moi de vous avoir accusé à tort. Où voulez vous aller pour boire un verre? Je ne connais pas le quartier... alors je vous suis.

Ouf, présentation réussie! Je savais au moins une chose sur elle à présent! Je décidais de l'emmener au "9 poulains" mon café préféré du coin..

-Je connais un petit bar sympa à quelques rues d'ici! C'est par là, lui dis-je en lui indiquant une rue perpendiculaire sur la droite !

Alors que nous marchions jusqu'au café, je lui parlais de la pluie et du beau temps! Arrivé sur place, à peine installés, le serveur arriva vers nous, et nous demanda ce que nous voulions. J'interrogeais Coralie du regard.

- Un café pour moi s'il vous plait, dit-elle

-Cappucino pour moi, dis-je au serveur

Une fois le serveur reparti, je la vis sortir son paquet de cigarette.

- Je peux? me demanda-t-elle.

-Oui bien sur allez-y!

Comme elle n'avait pas dit guère plus de deux mots sur le trajet, je décidais de relancer la conversation.

-Alors, Coralie, vous habitez sur Paris? Quel age avez-vous? Vous vivez chez vos parents?Pourrions-nous nous tutoyer ? lui lançais-je d'une traite avec un sourire.

Je me plongeais dans ses yeux, qu'elle avait magnifique, croyant que cela m'aiderait à trouver son problème...Malheureusement je n'avais jamais su lire dans les pensées, contrairement à d'autres collègues qui excellait dans cet art!
Le serveur revint avec notre commande

-Merci!

-Oui bien sur allez-y!

Alors que j'allumais une cigarette, il engagea la conversation.

-Alors, Coralie, vous habitez sur Paris? Quel age avez-vous? Vous vivez chez vos parents?Pourrions-nous nous tutoyer ? me demanda t'il sans reprendre sa respiration, un sourire aux lèvres.

J'étouffai un rire avant de lui repondre.

- On peut se tutoyer bien sur...! mais une question me vint en t'écoutant... Tu es de la police? dis je en riant.

Son regard ne me quittait pas, et un peu génée je portais mon attention sur le serveur qui revenait avec notre commande.

- Oui, j'habite sur PAris, depuis peu. J'ai emmenagé dans un petit studio, du coté de Montmartre. Je ne vis plus chez mes parents non, ils vivent dans un petit village de Provence... et voila, je découvre Paris! j'étais venue faire ma première balade sur les Champs Elysées, mais j'avoue que le lieu ne m'a pas séduite... trpo de monde, de foule et de boutiques de luxe... je préfére un peu plus de simplicité.

Je me tus quelque ssecondes, et me rendis compte qu'il n'avait cessé de me fixer. Fuyant son regard, je déchirai l'emballage de mon sucre et le plongeai dans mon café avant de mélanger avec ma petite cuillère. Comme il n'avait pas repris la parole, je continuai.

- Et toi alors...? tu es sur Paris depuis longtemps? tu vis dansquel coin...?

- On peut se tutoyer bien sur...! mais une question me vint en t'écoutant... Tu es de la police? Dit-elle en riant

-Non, non excuse moi de cet harcèlement mais je suis très curieux, dis-je sans la quitter des yeux..

- Oui, j'habite sur Paris, depuis peu. J'ai emménagé dans un petit studio, du coté de Montmartre. Je ne vis plus chez mes parents non, ils vivent dans un petit village de Provence... et voila, je découvre Paris! j'étais venue faire ma première balade sur les Champs Elysées, mais j'avoue que le lieu ne m'a pas séduite... trop de monde, de foule et de boutiques de luxe... je préfère un peu plus de simplicité.

Elle me regarda une seconde après avoir fini ses explications, et je me rendis compte que je n’avais cessée de la fixer et que cela devait la mettre mal à l’aise ! Je détournais rapidement mon regard, lorsque elle me demanda :

- Et toi alors...? tu es sur Paris depuis longtemps? tu vis dansquel coin...?

-Moi, alors je ne vis plus non plus chez mes parents ! Dis-je en riant, je suis revenu hier sur paris, j’étais parti quelques temps sur New-York… Et à vrai dire, il faut que je recherche un nouveau logement ! J’aimerais bien que ce soit près du Sacré Cœur ou du quartier Saint Michel, la plupart de mes amis vivent dans ces coins là !

Le serveur repassant à proximité, je commandais des muffins et lui demandait la note.

-On va se promener ? proposais-je, en me disant que nous devrions profiter du beau temps pour une petite balade

-Et qu’est-ce que tu fais dans la vie ?

- Moi, alors je ne vis plus non plus chez mes parents !Je suis revenu hier sur paris, j’étais parti quelques temps sur New-York… Et à vrai dire, il faut que je recherche un nouveau logement ! J’aimerais bien que ce soit près du Sacré Cœur ou du quartier Saint Michel, la plupart de mes amis vivent dans ces coins là !

- Oh, je suis près du Sacré Coeur moi aussi, dis je en souriant. C'est vrai que ce coin est vraiment agréable.

Le serveur passa près de nous, et Raphael commanda des muffins avant de demander la note.

-On va se promener ?

- Pourquoi pas? Dis je me levant et en empoignant mon sac. Je te suis, où allons nous?

Je priais intérieurement pour qu'il ne me propose pas une balade sur les Champs Elysées remplis de touristes. J'avais envie d'un endroit calme, où nous pourrions simplement continuer notre conversation en toute tranquillité. Comme s'il lisait dans mes pensées, il fit quelques pas en direction des Champs puis rebroussa chemin pour prendre la direction opposée.

-Et qu’est-ce que tu fais dans la vie ? me demanda t'il avec décontraction.

- Où est ce que tu m'emmènes? demandais je, curieuse. Il se contenta de me sourire, l'air mystérieux et joueur.

- Bon très bien... dis je en haussant les épaules un sourire aux lèvres. Je suis infirmière de formation. Mais à vrai dire, ça fait bien longtemps que je n'exerce plus ce métier... Je fais des petits boulots à droite à gauche, ce que je trouve, au moment où j'en ai besoin.

Depuis que j'avais quitté mon cocon familial douillet, quatre ans plus tôt, j'avais fait bon nombre de petits boulots pour subvenir à mes besoins. J'avais littéralement touché à tout... Tout était bon pour se faire un peu d'argent.

- J'ai rendez vous ce soir pour un job de serveuse dans un café près de chez moi d'ailleurs... Et toi, qu'est ce que tu fais dans la vie?

Je le regardais tout en me demandant quel métier il était susceptible d'exercer. Mannequin? Non, s'il était franchement beau, il était sans doute trop petit... à moins qu'il ne soit mannequin que pour certaines parties du corps... Mon regard glissa vers ses fesses, qui étaient vraiment parfaites, et alors que nous traversions la route, je pouffais de rire toute seule.

Non, il avait un bon contact humain, et se sentait à l'aise même dans des situations nouvelles ou inattendues... comme notre rencontre dans la métro. Il était peut être commercial, dans la vente... Acteur? me demandais je en regardant une nouvelle fois son profil. Ou alors il travaillait dans le social peut être...? Le suspens allait prendre fin, puisque tout en marchant il reprit la parole.